En Afrique, les élections sont souvent cousues de fil blanc. Mais le scrutin présidentiel organisé aujourd'hui à Djibouti sort tout de même de l'ordinaire : un seul candidat est en lice, le président sortant, Ismaïl Omar Guelleh. Estimant que les conditions n'étaient pas réunies pour une élection «honnête, libre et transparente», l'ensemble de l'opposition a appelé au boycott de la présidentielle, la troisième de l'histoire de ce petit pays aride de la Corne de l'Afrique, qui a introduit le multipartisme en 1992. Lors des dernières législatives, il y a deux ans, le parti au pouvoir l'Union pour la majorité présidentielle (UMP) avait raflé la totalité des 65 sièges...
En octobre 1999, Omar Guelleh, aujourd'hui âgé de 58 ans, avait affronté un candidat de l'opposition. Ce qui ne l'avait pas empêché de l'emporter haut la main, avec 75% des suffrages. Il succédait alors au premier chef d'Etat du pays, Hassan Gouled, après avoir été son homme de confiance. Durant son règne de vingt-deux ans, Ismaïl Omar Guelleh a notamment dirigé les services de renseignements.
La mort du juge. Pour Paris, sa victoire annoncée n'est pas forcément une bonne nouvelle tant les relations se sont dégradées avec son ancienne colonie, indépendante depuis 1977. La «faute» au juge Bernard Borrel, dont le corps calciné avait été retrouvé, en octobre 1995, au pied d'une falaise. Dans un premier temps, l'enquête djiboutienne, à laquelle avaient participé des gendarmes français, avait conclu à un suicide pa