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Libération

Une caravane de la paix entre les deux Cachemire

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Pour la première fois depuis 1947, Inde et Pakistan ont ouvert le passage.
publié le 8 avril 2005 à 1h36

Srinagar de notre envoyé spécial

C'est un grand moment d'espoir. Pour la première fois en cinquante-huit ans, des civils cachemiris ont pu traverser hier la ligne de contrôle, frontière non reconnue qui sépare les parties indienne et pakistanaise du Cachemire, et compte à ce titre parmi les zones les plus militarisées au monde. Un événement historique, inimaginable il y a encore quelques mois, qui constitue le symbole le plus concret, à ce jour, du dégel en cours entre New Delhi et Islamabad. La meilleure nouvelle que cette région meurtrie par quinze années de lutte séparatiste ait connue depuis bien longtemps, puisque la réouverture de la ligne de contrôle vise à réunifier des milliers de familles écartelées depuis la partition du territoire, en 1947. Depuis cette époque, Inde et Pakistan se sont livré trois guerres, dont deux à propos du Cachemire.

Sécurité.

«La caravane de la paix est partie. Rien ne l'arrêtera», a assuré le Premier ministre indien, Manmohan Singh, venu en personne pour donner le départ des deux minibus qui ont quitté Srinagar, la capitale du Cachemire indien, en direction de Muzaffarabad, la capitale du Cachemire pakistanais. Un peu plus tôt, un autre bus avait entamé le trajet inverse. «Une porte a été ouverte», a poursuivi Singh devant une foule de plusieurs milliers de personnes rassemblées pour la cérémonie d'inauguration qui se tenait sous très haute sécurité dans un stade de Srinagar. «C'est le début d'une nouvelle phase dans notre amitié avec le Paki