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Libération

L'Ukraine au doigt et à l'oeil de Ioulia

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Rencontre avec Ioulia Timochenko, égérie de la révolution orange devenue Première ministre.
publié le 11 avril 2005 à 1h41

Kiev envoyée spéciale

Ses joues sont un peu rouges, trahissant la fatigue après les réunions qu'elle a présidées depuis le matin. Mais la coiffure, la grosse natte blonde qui auréole son joli visage de poupée, reste impeccable. Droite et menue sur ses hauts talons, en veste de tailleur blanche, jupe et collants noirs, Ioulia Timochenko, 44 ans, l'égérie de la «révolution orange» ukrainienne devenue Première ministre, a déjà imprimé son rythme au gouvernement : énergique, rapide et sans temps mort. «J'ai toujours beaucoup travaillé, dit-elle d'une voix douce et posée, dans une interview à Libération, mais là, je suis au maximum : il faut insuffler beaucoup de force pour revitaliser l'organisme ukrainien.»

Effervescence. Depuis son entrée en fonctions, le 4 février, Ioulia Timochenko n'a pas pris un jour de congé. Le 23 mars, alors qu'elle défendait son budget devant les députés, elle a dormi sur place. Un lit de camp est installé dans son bureau. L'immense bâtiment stalinien du gouvernement n'a jamais connu telle effervescence. «Elle donne beaucoup de travail, on croit que l'on n'y arrivera pas et finalement on y arrive», assure son porte-parole, Vitali Tchepinoga.

Ce samedi, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres s'éternise. Les journalistes attendent depuis deux heures. Tenace, Ioulia Timochenko n'aime pas sortir d'une réunion sans être parvenue à ses fins. Pour le budget révisé de 2005, il lui faut trouver des recettes afin de financer les hausses des dépenses socia