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Libération

La Chine s'attire les foudres du Japon

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Tokyo déplore les manifestations antinippones samedi à Pékin.
publié le 12 avril 2005 à 1h44

Tokyo de notre correspondant

Après la série de manifestations et de violences antijaponaises survenues ce week-end en Chine (Libération d'hier), attribuées par Pékin à «l'attitude irresponsable du Japon vis-à-vis de son histoire», Tokyo a lancé hier un appel au calme et au «dialogue». Le premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, a qualifié ces manifestations, au cours desquelles des drapeaux nippons ont été brûlés, d'«extrêmement regrettables» et prié Pékin de faire «tout son possible pour que de tels événements ne se reproduisent pas». Dimanche, le ministre japonais des Affaires étrangères avait déjà convoqué l'ambassadeur de Chine à Tokyo pour lui réclamer des «excuses et des dédommagements.»

Alors que la Chine est devenue en 2004 le premier partenaire commercial du Japon, la dégradation des relations politiques entre Tokyo et Pékin s'aggrave depuis que Junichiro Koizumi, au pouvoir depuis 2001, multiplie les visites (quatre à ce jour) au sanctuaire shinto de Yasukuni à Tokyo. C'est là que reposent parmi les cendres des millions de Japonais tués durant la Seconde Guerre mondiale, celles de seize criminels de guerre, dont certains se sont illustrés en Chine.

Dernière «provocation» qui a mis le feu aux poudres à Pékin : l'homologation au Japon, la semaine passée, d'un manuel scolaire révisionniste minimisant les crimes de guerre japonais en Chine. Le sac de Nankin y est ainsi qualifié d'«incident», alors que près de 300 000 civils chinois y ont été tués par les Japonais en