La nouvelle est tombée mercredi soir à Abidjan. Alassane Ouattara, ex-Premier ministre et l'un des principaux opposants au régime de Laurent Gbagbo, pourra être candidat à l'élection présidentielle en Côte-d'Ivoire. Ainsi en a décidé le président sud-africain Thabo Mbeki, médiateur de l'interminable crise dans l'ancienne colonie française d'Afrique de l'Ouest. Depuis, les intéressés se regardent en chiens de faïence. Les rebelles des Forces nouvelles ont «pris acte». Le président Laurent Gbagbo s'est empressé de convoquer une de ces «consultations de la société civile» qu'il affectionne en zone de turbulences. Alassane Ouattara ne souhaitait pas s'exprimer hier. Son parti, le Rassemblement des républicains (RDR), s'est félicité sobrement d'«une victoire de la solution politique».
En suggérant que tous les hommes politiques signataires des accords de paix de Marcoussis, dont Ouattara, puissent se présenter au scrutin prévu en octobre prochain, Mbeki a tranché dans le vif. Le cas de l'ancien directeur adjoint du FMI est au coeur de la guerre civile qui a coupé le pays en deux depuis septembre 2002. Moult fois interdit de candidature à la présidentielle, ses adversaires le disent Burkinabé (il a grandi au Burkina Faso, pays frontalier de la Côte-d'Ivoire) et sa nationalité a été déclarée «douteuse». Une éviction inacceptable pour ses partisans, essentiellement des musulmans du Nord, qui forment le gros des troupes rebelles au pouvoir d'Abidjan.
La décision de Mbeki, mandaté par s