Pékin intérim
La fièvre antijaponaise n'est pas retombée en Chine, malgré les efforts du gouvernement pour la contenir. Après les grandes manifestations antinippones de la semaine dernière suite à l'homologation par Tokyo d'un manuel scolaire révisionniste, les militants chinois, des étudiants en majorité, restent mobilisés. Ils ont appelé ces derniers jours à de nouveaux rassemblements contre les «nains japonais», ce week-end, dans plusieurs villes, au travers d'une vingtaine de sites Internet nationalistes et de forums de discussion en ligne.
Mais hier, subitement, nombre de ces sites ont fait machine arrière. «Si vous êtes de vrais patriotes, alors ne manifestez plus, il y a un risque pour la sécurité publique que des éléments extrémistes récupèrent notre mouvement», peut-on lire en première page du site china918.net, un des pivots de cette mobilisation. Le ton a changé, les termes sont ceux du discours officiel. Sur les forums de discussion, on lit désormais des appels au calme alors qu'on y fustigeait, il y a quelques jours encore, les «cochons japonais qu'il faut faire rôtir» et les «extraterrestres d'une race inférieure». Dans les médias, c'est le black-out. Pas une ligne sur les manifestations, même dans la presse de la capitale, alors que le trafic y a été bloqué pendant des heures. C'est que le ministre japonais des Affaires étrangères doit arriver demain à Pékin, et il ne faudrait pas l'offenser trop.
Instrumentalisation. Hu Jia, un militant nationaliste d'environ 35