Entre le prince héritier d'Arabie Saoudite, Abdallah ben Abdel Aziz, et Jacques Chirac, c'est le grand amour. Le président français a reçu le dirigeant de facto du royaume wahhabite avec des égards exceptionnels pour sa première venue en France depuis les attentats du 11 septembre 2001. Accueil personnalisé à Orly, visite du département des arts islamiques au Louvre, dîner de gala, déjeuner de travail : rien n'a été omis pour donner tout l'éclat possible à cette visite de trois jours qui s'achève aujourd'hui. Pas même de féliciter l'«ambitieux programme de transformations» mené par le prince héritier, au moment où il s'essouffle.
Le Liban a figuré au premier rang des tête-à-tête entre les deux dirigeants. L'assassinat de Rafic Hariri, très proche de la famille royale au point de posséder la nationalité saoudienne, a choqué et irrité les dirigeants saoudiens. Hariri était en effet l'un de leurs meilleurs «ambassadeurs» sur une scène internationale où ils manquent d'entregent et d'expérience. Dans une entrevue orageuse à Riyad, peu après l'attentat, Abdallah a sermonné le président syrien Bachar al-Assad et l'a fermement engagé à retirer ses troupes du Liban. Chirac, qui a insisté mercredi pour que les élections libanaises se tiennent comme prévu fin mai, a sollicité de nouveau le soutien du prince Abdallah. D'autant que l'économie libanaise, très fragilisée par la crise actuelle, est complètement dépendante des capitaux saoudiens. Quant à la Syrie, Chirac et Abdallah partagent