Au Togo, l'élection présidentielle du 24 avril est mal partie. L'opposition manifeste quasi quotidiennement dans les rues de Lomé en faveur d'un report du vote, dont ne veut pas entendre parler le pouvoir. Alors que la campagne a officiellement démarré, les six partis d'opposition qui soutiennent la candidature d'Emmanuel Bob Akitani accusent le régime de Lomé d'avoir déjà préparé la victoire de Faure Gnassingbé, fils du général Eyadéma décédé le 5 février. Selon eux, les cartes d'électeur auraient été distribuées de façon à exclure de nombreux partisans de l'opposition. Censé régler la crise ouverte par la disparition du «Vieux» après trente-huit ans de règne, ce scrutin pourrait bien, au contraire, mettre le feu aux poudres.
Tout se jouera sur le verdict de la communauté internationale concernant la validité du scrutin. Or, en dehors de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), désormais contestée par l'opposition togolaise, personne ne semble disponible pour s'impliquer sur le terrain. Après la désignation par l'armée de Faure Gnassingbé à la tête de l'Etat, c'est pourtant la détermination affichée par la Cedeao qui avait fait reculer le pouvoir, le contraignant à organiser une élection présidentielle. Cette organisation a prévu d'envoyer des observateurs au Togo afin de superviser le scrutin. Mais les adversaires du régime lui reprochent de n'avoir pas dénoncé les manipulations du pouvoir dans la préparation de l'élection.
Scrutateurs. De son côté, l'Union eur