Une nouvelle étape dans la violence a été franchie ce week-end en Irak avec la prise d'otages, vendredi soir, par des rebelles sunnites de quelque 80 chiites à Madayen, une ville multiconfessionnelle au sud de Bagdad. Samedi, c'était une employée américaine d'une ONG qui était tuée avec deux autres personnes, dont un français d'origine tchèque, dans un attentat kamikaze sur la route de l'aéroport de Bagdad. Marla Ruzicka, 27 ans, dirigeait une organisation recherchant des financements pour dédommager les victimes civiles de la guerre.
A Madayen, des éléments de la tribu sunnite des Dlimi ont voulu, selon une source du ministère irakien de l'Intérieur, se venger des chiites d'Amara (365 km de Bagdad) qui ont récemment enlevé vingt des leurs à la suite du rapt de neuf habitants de cette ville, dont une jeune femme qui avait été violée. Hier, les forces irakiennes et multinationales ont mené une série d'opérations autour de Madayen, fouillant des villages proches et arrêtant 52 suspects. Les forces irakiennes espèrent cependant une médiation de religieux sunnites qui n'avait pas été confirmée hier soir avant de lancer un assaut sur la ville. Toujours selon une source de l'Intérieur, «la décision d'entrer en ville a été repoussée» à ce matin. En attendant, la confusion régnait sur la libération ou non de dix à quinze familles par les forces irakiennes.
Dans le même temps, des députés chiites et kurdes se sont inquiétés du retard des négociations, qui se poursuivent depuis