New York de notre correspondant
Une semaine avant sa mort, Marla Ruzicka avait rédigé un article destiné à être publié dans USA Today. «Après deux ans en Irak, la question que je me pose le plus est de savoir combien de civils irakiens ont été tués par les forces américaines, écrivait-elle, le public américain a le droit de savoir.» Depuis le début de la semaine, les médias multiplient les hommages à cette Californienne de 28 ans, tuée samedi dans un attentat à la voiture piégée, sur la route qui mène à l'aéroport de Bagdad.
Critique. Jeune et jolie, Marla Ruzicka s'était faite depuis des mois l'avocate, en Irak, de tous ceux tombés sous les balles américaines. A elle seule, elle avait fondé en 2003 une ONG, Campagne pour les victimes innocentes dans les conflits, et se battait pour dédommager les familles des Irakiens abattus. Ne manquant jamais l'occasion de critiquer la politique «guerrière» de George W. Bush.
Pacifiste convaincue, Marla était tombée très tôt dans la marmite du militantisme. A 15 ans, elle franchissait ainsi les portes, à San Francisco, du groupe Global Exchange, spécialisé dans la promotion d'un commerce équitable sur la planète. A 20 ans, elle protestait déjà contre George W. Bush, alors gouverneur du Texas, en s'indignant de son soutien à la peine de mort. Mais très vite, après la guerre en Afghanistan, Marla Ruzicka a décidé d'entreprendre plusieurs voyages à Kaboul, commençant alors à dénoncer les «bavures» américaines contre les civils. C'est au début