Islamabad
de notre correspondante
Ce devait être une grande fête à Gujranwala, ville du Pendjab proche de la frontière indienne. Un événement sportif qui, début avril, avait rassemblé plus de 5 000 personnes pour une course à pied de 3 kilomètres. Pour la première fois dans cette ville conservatrice, les femmes pouvaient participer. Mais c'était compter sans les trouble-fête du Mutahidda Majlis-i-Amal (MMA, coalition de partis religieux extrémistes). Ces militants ont trouvé la chose obscène, «anti-islamique», les femmes n'avaient pas à courir en public devant des hommes. Plusieurs centaines d'activistes, armés de bâtons, de pierres et d'armes à feu, se sont dirigés ce matin-là vers le stade et s'en sont pris aux spectateurs, les ont jetés à terre et battus. Les forces de l'ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et tiré des coups de feu pour les disperser. La course s'est achevée dans la panique, les magasins situés à proximité ont été vandalisés, pendant qu'une dizaine de voitures flambaient devant le stade. Plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés.
Défaite. Zilla Hume, membre de l'Assemblée du Pendjab, qui s'était joint à la course, ne comprend pas cette violence : «Les 1 800 femmes qui participaient étaient étudiantes, mères de famille, grands-mères. Elles ont pris le départ de la course après les hommes. De plus, toutes étaient vêtues de la shalwar kamiz (tunique locale qui couvre tout le corps, ndlr) et d'un voile. C'était un événement pour encourager les f