Lucio Gutiérrez, le président équatorien destitué mardi par le Congrès, a trouvé refuge à l'ambassade du Brésil à Quito. Brasilia lui a accordé l'asile politique. Comme ses deux prédécesseurs, Lucio Gutiérrez n'aura donc pas terminé son mandat dans ce pays à l'instabilité chronique. Depuis plusieurs jours, les manifestations se succédaient, notamment à Quito, pour demander son départ, faisant trois morts et près de 300 blessés. Gutiérrez était principalement accusé d'avoir tenté de «blanchir» des cas de corruption. Le 8 décembre, le Président avait refondé la Cour suprême, nommant des juges dociles.
Clémence. Quatre mois plus tard, cette nouvelle Cour suprême annulait les procédures judiciaires engagées contre les ex-présidents déchus Abdalá Bucaram et Gustavo Noboa. Le premier s'était enfui nuitamment en 1997 pour Panama, après six mois de mandat, des manifestations populaires et une destitution parlementaire pour «incapacité mentale à gouverner». Le 2 avril, fort de la clémence de la Cour suprême, il est rentré en Equateur avec la bénédiction de Gutiérrez, déclenchant les premières manifestations. Gustavo Noboa, président de 2000 à 2003, avait également pris la fuite en cours de mandat, après des accusations de malversations de fonds publics. Noboa avait succédé en 2000 au président Jamil Mahuad, renversé par un certain... colonel Lucio Gutiérrez. Lequel a été élu en 2003 sur un programme de réduction de la «dette sociale» et de lutte contre la corruption. «Il a surtout dep