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Libération

MSF sommé de rembourser une rançon versée par les Pays-Bas

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Le litige, examiné en Suisse, concerne la libération d'un otage au Daguestan.
publié le 22 avril 2005 à 1h52

Genève correspondance

La première audience, hier, n'a duré qu'une heure. Mais la justice genevoise a accepté de se saisir du litige qui oppose, depuis plusieurs mois, l'Etat néerlandais à Médecins sans frontières (MSF) Suisse à propos du paiement de la rançon qui a permis de libérer, le 11 avril 2004, le Hollandais Arjan Erkel, employé de l'ONG détenu durant vingt mois au Daguestan, dans le Caucase russe.

Désarroi. Le gouvernement de La Haye ­ qui affirme avoir acquitté cette rançon pour faire libérer son ressortissant ­ avait assigné MSF devant les tribunaux en juillet 2004 pour en obtenir le remboursement. Démarche jugée hier recevable par le juge genevois Mirimanoff, qui a fixé à la date du 4 mai la prochaine audience et décidé d'une audition de témoins. Une première dans l'histoire des relations entre gouvernements et organisations humanitaires.

Du côté de MSF Suisse, présent dans une vingtaine de pays «à risques», la riposte juridique cache mal le désarroi. «L'Etat néerlandais nous attaque comme si nous étions coupables, déplore son directeur général, Christian Captier. Alors que, dans cette affaire, nous sommes les victimes.»

Un désarroi alimenté par les arguments des avocats des Pays-Bas : ces derniers affirment, dans leurs documents présentés à la justice suisse, que MSF avait donné à l'ambassade hollandaise à Moscou un mandat de négociation. «Faux, s'indigne Aymeric Peguillan, porte-parole de l'ONG. Quand les diplomates se sont emparés de l'affaire Arjan, nous avons été