Moscou de notre correspondante
Construire un «Etat libre et démocratique», réhabiliter les «valeurs morales» et la «justice», combattre les «fonctionnaires corrompus»... : comme à son habitude, Vladimir Poutine a tenu hier à Moscou un discours solennel à la nation surchargé de promesses, qui font frissonner les démocrates russes. «Notre principale tâche politique et idéologique est le développement de la Russie en tant qu'Etat libre et démocratique», a ainsi lancé le président russe. Tout en multipliant ces professions de foi, il a d'ailleurs souligné le droit pour son pays de «décider lui-même de quelle façon en prenant en compte ses spécificités historiques, géopolitiques et autres il est possible d'assurer la réalisation des principes de liberté et de démocratie». «En tant qu'Etat souverain, la Russie est capable de définir elle-même le rythme et les conditions de ce cheminement», a déclaré Vladimir Poutine, restant ainsi dans le vague sur ce qu'il entend par «démocratie».
Dans ce discours annuel devant les deux chambres du Parlement russe, le Président n'a d'ailleurs pas répondu à la principale question que se posent aujourd'hui les politologues moscovites : abandonnera-t-il le pouvoir en 2008, au bout de deux mandats consécutifs, comme la Constitution l'y oblige, ou n'est-il pas en train de chercher un arrangement avec la «démocratie russe» pour prolonger son règne ? Les annonces faites hier plaident en tout cas plutôt pour un maintien au pouvoir : «La menace (du terr