Avec la mort, dimanche, d'Ezer Weizman, l'Etat d'Israël perd l'un de ses derniers héros. Aviateur de légende, issu de l'une des plus grandes familles sionistes, Weizman s'était sans doute égaré en politique. Certes, il fut président de l'Etat un poste essentiellement honorifique de 1993 à 2000, mais son comportement d'aristocrate et son franc-parler l'empêchèrent d'accéder aux vrais postes de responsabilités de l'Etat hébreu : celui de chef d'état-major puis de Premier ministre.
«Sabra». A près de 81 ans, Ezer Weizman est décédé dans sa villa de Césarée des suites d'une infection pulmonaire. Il était né non loin de là, à Tel-Aviv, le 15 juin 1924, vingt-quatre ans avant la création de l'Etat d'Israël. «Il était la quintessence du sabra», a résumé Ariel Sharon. Le sabra, c'est le natif du pays, par opposition à l'immigrant juif, mais le mot désignait d'abord le fruit du figuier de barbarie, doux à l'intérieur, mais couvert d'épines.
Weizman n'en manquait pas. Ezer était le neveu de Haïm Weizmann, le grand dirigeant sioniste de l'entre-deux-guerres, qui fut le premier président d'Israël. Pour marquer sa rupture avec les Juifs de la diaspora, Ezer décida plus tard d'abandonner le dernier n de Weizmann.
Citoyen de la Palestine sous mandat britannique, il s'engage en 1942 dans la Royal Air Force, pour prendre la place de son cousin, tué au combat. Il a 18 ans et endosse à jamais le style «pilote de chasse», fait d'indépendance, de frime et de courage. En 1946, il revient en Pale