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Libération

Arme chimique : la Birmanie en accusation

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L'armée birmane aurait utilisé des gaz contre la guérilla karen.
publié le 27 avril 2005 à 1h56

Avant de s'effondrer en vomissant leur sang, les soldats karen, une ethnie chrétienne de Birmanie, ont d'abord vu une épaisse fumée jaunâtre, puis senti une odeur âcre qui les a pris à la gorge. «Et ce ne sont pas des bleus. Ce sont des soldats expérimentés, endurcis, dont la plupart combattent au sein de la résistance karen depuis quinze à vingt-cinq ans», souligne le docteur Martin Panter, directeur de l'ONG londonienne Christian Solidarity Worldwide (CSW). Selon cette organisation, qui a conduit une étude clinique sur cinq soldats de la résistance karen, l'armée birmane aurait utilisé une arme chimique lors d'un accrochage le 15 février, à une dizaine de kilomètres de la ville thaïe de Mae Hong Son : un mélange contenant, entre autres, gaz moutarde et sarin, selon l'estimation de CSW. La junte au pouvoir à Rangoon affirme que la Birmanie ne possède pas la technologie nécessaire pour fabriquer de tels produits.

Ce n'est pas la première fois que la Birmanie, signataire du traité sur les armes chimiques (traité jamais ratifié), fait l'objet de telles accusations. Mais l'utilisation de ces armes reste très difficile à prouver matériellement, surtout dans le cas d'un gaz, évidemment volatil. De plus, les conflits ethniques dans le pays se déroulent dans une dense jungle tropicale qui, selon certaines sources militaires, peut rendre difficile l'utilisation d'un gaz chimique.

Cette accusation va compliquer la tâche de la diplomatie birmane face à l'Europe et aux Etats-Unis qui s'o