Montpellier correspondance
Qui peut sauver Zacarias Moussaoui, ce Français de 36 ans emprisonné aux Etats-Unis, seul accusé des attentats du 11 septembre 2001, qui risque la peine de mort ? Seuls sa mère, Aïcha El Wafi, et quelques avocats cherchent à éviter qu'une peine abolie en France il y a vingt-quatre ans s'applique à un Français. «Si c'était un Français blanc, ce ne serait pas pareil. Mais c'est un Arabe et un pauvre», lance Aïcha El Wafi.
Le 22 avril, envers et contre tous, Moussaoui a plaidé coupable de complicité dans les attentats du 11 septembre 2001, tout en démentant son implication directe. Il a dit avoir pris des cours de pilotage pour écraser un avion contre la Maison Blanche, précisant qu'il s'agissait d'un «complot différent» de celui du 11 septembre. Sa mère et ses avocats avaient pourtant tenté de l'en dissuader. Ses aveux accélèrent la procédure engagée contre lui : la recherche de culpabilité étant terminée, ne reste au jury qu'à définir la peine. Un choix apparemment acquis, le ministre américain de la Justice ayant déclaré : «Nous voulons la peine de mort dans cette affaire.»
Appel à l'aide. Moussaoui a été arrêté le 16 août 2001 dans le Minnesota pour violation des lois sur l'immigration après qu'une école de pilotage a trouvé son comportement suspect. Il était arrivé aux Etats-Unis le 23 février. Selon Washington, qui n'en a apporté aucune preuve, il serait le 21e suspect du 11 septembre, les vingt autres kamikazes ayant trouvé la mort le 11 septembre