Santiago de notre correspondante
Tous les regards étaient rivés hier sur le petit écran au Chili. En direct, pour la première fois, s'opposaient les deux précandidates de la coalition au pouvoir pour la présidentielle. Car, dans ce pays souvent présenté comme le plus conservateur d'Amérique latine, le futur président a de fortes chances d'être... une présidente. Du jamais vu ici, du peu ordinaire en Amérique latine.
Cinquantaine pimpante. Deux femmes s'affrontent pour représenter la Concertation démocratique, la coalition de centre gauche au pouvoir depuis la fin de la dictature Pinochet, en 1990. D'un côté, la socialiste Michelle Bachelet, blonde, ancienne ministre de la Défense, donnée favorite (1). De l'autre, la démocrate-chrétienne Soledad Alvear, brune, ancienne ministre des Affaires étrangères. Toutes deux ont la cinquantaine pimpante. Michelle Bachelet est pédiatre, charismatique et souriante, progressiste et agnostique. Soledad Alvear est avocate, conservatrice et catholique, plus sophistiquée, mais appréciée pour son expérience.
Le 31 juillet, il ne devra en rester qu'une. Les électeurs de la Concertation démocratique seront appelés à choisir la candidate qui affrontera la droite lors de la présidentielle de décembre prochain. Si leur course médiatique n'étonne plus aujourd'hui les analystes, elle a pourtant de quoi surprendre dans un pays machiste où les femmes sont encore largement reléguées à la maison. Elles ne représentent que 35 % du monde du travail ce qui pl