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Libération

Polémiques au Japon autour du train fou d'Osaka

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Depuis la privatisation du rail nippon, la rentabilité prime sur la sécurité.
publié le 29 avril 2005 à 1h58

Tokyo de notre correspondant

Après le choc et l'émoi causés par le déraillement du train de banlieue, lundi près d'Osaka, la polémique grossit au Japon autour des causes de cette catastrophe ferroviaire, la pire au Japon depuis 1963. Alors que le bilan s'alourdit jour après jour (104 morts étaient annoncés hier, plus de 445 blessés dont 150 dans un état grave) et que les chances de retrouver des survivants étaient jugées hier soir «minces, voire nulles» par les sauveteurs, l'heure est à l'interrogation.

Morgue improvisée. Les familles des victimes, traumatisées et pour certaines révoltées, veulent comprendre. Dans un Japon rodé en matière de transports publics, qui dépense sans compter pour la sécurité du rail, et dont les trains et métros transportent 60 millions d'usagers par jour (pour 127 millions d'habitants), comment un tel drame a-t-il pu se produire ?

Mardi, dans le gymnase d'Amagasaki ­ la ville où l'accident a eu lieu ­ transformé en morgue improvisée, les excuses formulées par le président de la Japan Railways West (JR West), la société de chemin de fer d'Osaka qui exploite la ligne Fukuchiyama, ont été rejetées par des parents en colère, accablés de douleur. L'entière responsabilité de la catastrophe, d'après eux, incombe à la JR West, première société de chemin de fer de l'archipel. «Je prie pour l'âme de ceux qui sont morts», s'est fendu le patron de la JR West. Colère et rancoeur visent surtout le conducteur du train, Ryujiro Takaini, 23 ans à peine, qui a lui au