Sao Paulo de notre correspondante
Président du Brésil depuis 2003, le leader de gauche Lula est le partenaire clé de la diplomatie américaine en Amérique latine. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, l'a réaffirmé cette semaine lors de sa première visite en Amérique latine, qu'elle a entamée par le Brésil avant de se rendre en Colombie, au Chili et au Salvador. Une visite qui semble mettre fin au désintérêt de l'administration Bush pour l'Amérique latine, en proie à une instabilité croissante. Pour Washington, Brasília est incontournable dans la lutte contre cette instabilité. A l'instar de son prédécesseur, Colin Powell, Rice a reconnu que «le Brésil est une puissance régionale», ce que Bush, rassuré de voir que Lula ne cherche pas la confrontation avec Washington, «voit d'un bon oeil».
Vues américaines. Occupé en Irak, le président américain est soulagé de voir le Brésil jouer les médiateurs dans les crises secouant le sous-continent, d'autant que Lula y est mieux accepté que lui et qu'il prend soin de tenir compte des vues américaines. Le Brésilien a notamment créé, en 2003, le Groupe des pays amis du Venezuela, qui a aidé à amener le président Hugo Chávez à se soumettre à un référendum sur son maintien au pouvoir. Il intervient maintenant en Equateur, où le président Lucio Gutiérrez a été destitué par le Congrès le 15 avril. Le Brésil a aussi pris la tête de la mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah), au grand soulagement des Etats-Unis et de la