Pékin de notre correspondant
Il y a d'un côté la portée symbolique, de l'autre l'impact politique. La visite qu'effectue cette semaine en Chine Lien Chan, le président du parti Kuomintang (KMT) de Taiwan, l'ancien ennemi de Mao Zedong et des communistes pendant la guerre civile chinoise, couvre les deux dimensions. Elle peut légitimement être qualifiée d'historique, tant les communistes et les nationalistes se sont affrontés tout au long du XXe siècle, mais son impact politique reste difficile à évaluer.
Fin des hostilités. Lien Chan, le président du KMT, est arrivé jeudi à Pékin, après une première étape obligée à Nankin, qui était le siège du gouvernement nationaliste jusqu'à sa défaite face aux communistes en 1949. Il a été reçu vendredi par le numéro 1 chinois, Hu Jintao, une première depuis plus d'un demi-siècle, et les deux hommes ont décrété symboliquement la fin des hostilités qui ont opposé leurs prédécesseurs à la tête des deux partis. Dans un communiqué ils sont aussi «convenus ensemble de s'opposer à l'indépendance de Taiwan».
Mais Lien Chan n'est que le chef de l'opposition à Taiwan, et cette réconciliation avec Pékin n'est pas du tout du goût de l'actuel président taïwanais aux penchants indépendantistes, Chen Shui-bian, qui y voit au contraire une trahison.
Les entretiens de Pékin ne sont donc pas de nature à débloquer, dans l'immédiat, l'impasse dangereuse de la crise taïwanaise. Le pouvoir chinois refuse catégoriquement toute négociation avec Chen Shui-bian, et