Londres de notre correspondante
L'Europe est la grande absente de la campagne pour les élections britanniques du 5 mai. Les responsables politiques en ont parlé le moins possible, se contentant de rappeler leurs positions, sans que cela ne tourne à l'affrontement. Seuls les libéraux-démocrates ont souligné leur engagement en faveur de la Constitution, sans parvenir à lancer vraiment le débat.
«Cauchemar». Ainsi, le leader conservateur Michael Howard a promis de «donner la possibilité au peuple britannique de rejeter les dispositions [de la Constitution] dans les six mois qui suivront l'élection», en menant campagne pour le non. Il a promis de tout faire pour que la Grande-Bretagne sorte de la politique européenne de la pêche et qu'elle échappe à la charte sociale européenne. La presse conservatrice l'en a félicité : «Ce sera l'occasion de donner un clair signal à nos partenaires européens que les Britanniques regardent cette Constitution comme une étape de trop vers la construction d'un super-Etat européen», a applaudi le Daily Telegraph. Mais Howard s'est bien gardé de battre le tambour à propos du «cauchemar européen», contrairement à son malheureux prédécesseur, William Hague.
«En 1997 et en 2001, les conservateurs avaient fait de l'Europe l'un de leurs principaux thèmes et ça ne leur a pas servi. Au contraire, analyse Michael Bruter, de la London School of Economics. Ils sont débordés sur leur droite par le Ukip, notamment, qui risque de leur prendre un certain nombre de vo