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Libération

Le «tueur» de Calipari ne devait pas être là

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publié le 3 mai 2005 à 2h02

Rome de notre correspondant

Quarante-huit heures après la version américaine sur la mort de Nicola Calipari, le 4 mars à Bagdad, Rome a fourni hier soir sa propre interprétation de la tragédie. Alors que, samedi, le Pentagone a exclu toute responsabilité de ses soldats qui ont ouvert le feu sur le véhicule de l'agent des services secrets italiens, le gouvernement de Silvio Berlusconi a officiellement contesté la position de Washington en publiant un rapport faisant état de multiples divergences. Le document, rédigé par l'ambassadeur Cesare Ragaglini et le général Pierluigi Campregher, s'appuie notamment sur les témoignages de la journaliste du Manifesto Giuliana Sgrena, libérée par ses ravisseurs moins d'une heure avant la fusillade, et du major Andrea Carpani, qui conduisait le véhicule. Le rapport affirme entre autres, contrairement aux affirmations du Pentagone, que «le poste de contrôle volant américain n'était pas signalé» et que la vitesse de la voiture dans laquelle circulaient les Italiens «ne peut être mise en cause». Les experts italiens notent également que «la scène du drame n'a pas été conservée en l'état après la fusillade». Au-delà, le rapport souligne que les services américains avaient été informés de la mission de Nicola Calipari.

Au contraire, selon Washington, le manque de communication des Italiens serait à l'origine du drame. «Une coordination préalable aurait vraisemblablement pu prévenir cette tragédie», ont conclu les Américains qui espéraient clore l'