Les commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale vont donner lieu ce week-end à de vastes manoeuvres diplomatiques montrant que, soixante ans après, les rivalités entre Russes et Américains n'ont pas totalement disparu. En tournée en Europe, le président George W. Bush entend rappeler le rôle des Etats-Unis dans la victoire alliée et leur volonté, aujourd'hui, de propager la démocratie dans le monde. Lors de grandioses cérémonies lundi à Moscou, son homologue russe Vladimir Poutine va, lui, célébrer la geste héroïque des Soviétiques face aux nazis et ressusciter ainsi la puissance passée.
Avant de participer aux commémorations sur la place Rouge aux côtés d'une soixantaine de dirigeants internationaux, Bush rencontrera ce samedi à Riga, capitale de la Lettonie, les dirigeants des trois Etats baltes. Deux d'entre eux l'estonien et le lituanien ont refusé l'invitation de Moscou au titre que cet anniversaire marquait l'annexion à l'URSS. La présidente lettone s'y rendra, mais pour expliquer au monde que cette libération a été le début d'une nouvelle oppression pour une moitié de l'Europe.
Modèles. Pour Bush, cette escale est hautement symbolique. Les Etats baltes, aujourd'hui membres de l'Union européenne et de l'Otan, sont des élèves modèles de cette nouvelle Europe débarrassée du communisme : très libéraux, ils sont des soutiens inconditionnels de Washington, en qui ils voient leur protecteur face à la «menace» russe. Ils entretiennent des relations assez tendues