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Libération

Birmanie: les inconnues du quadruple attentat

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La junte pourrait avoir organisé l'attaque de samedi pour garder son emprise sur le pays.
publié le 9 mai 2005 à 2h06

Bangkok de notre correspondant

Deux jours après un quadruple attentat à la bombe à Rangoon, la capitale birmane, le mystère règne toujours quant aux organisateurs de ce qui constitue le plus grave acte terroriste dans le pays depuis que les militaires ont pris le pouvoir, en 1962. Selon des témoins, des dizaines de personnes ont été tuées quand quatre bombes de forte puissance ont explosé presque simultanément, samedi après-midi, dans trois centres commerciaux de Rangoon et de la banlieue proche. «J'ai compté au moins 20 personnes mortes, certaines avaient été décapitées, d'autres n'avaient plus leurs membres», a indiqué à l'AFP un Birman qui se trouvait dans le centre commercial Dagon. L'une des bombes a explosé au Trade Center de Rangoon alors que se tenait une foire pour promouvoir des produits thaïlandais. La junte a annoncé un bilan officiel de 11 tués et 162 blessés, tout en indiquant qu'il pourrait s'aggraver.

Autonomie. Le quotidien officiel du pouvoir The New Light of Myanmar accuse en bloc trois groupes de guérillas ethniques (l'Union nationale Karen, l'armée de l'Etat Shan et un groupe Karenni), ainsi que le gouvernement birman en exil, d'avoir perpétré cette opération terroriste pour déstabiliser le pays. Ces groupes de guérillas ethniques, qui luttent depuis quarante ou cinquante ans pour obtenir l'autonomie vis-à-vis de l'Etat central birman, n'ont jamais recouru à des actes terroristes visant des civils, par principe et aussi de peur de perdre tout soutien dans