«Gloire au peuple vainqueur», «Victoire !», «Gloire à nos héros !» C'est un Moscou paré comme aux plus belles heures de la propagande soviétique que les quelque 50 chefs d'Etat et de gouvernement venus aujourd'hui à Moscou participer aux cérémonies commémorant la victoire sur le nazisme ont commencé à découvrir à leur arrivée hier. Guirlandes, drapeaux, fleurs, banderoles ou affiches décorent tout le centre de Moscou, avec, glissé parmi les mots d'ordre, le slogan «Une Russie forte, une Russie unie», qui reprend le nom du parti du président Vladimir Poutine, Russie unie.
En hommage à l'armée Rouge, qui assuma le plus gros de l'effort allié pour libérer l'Europe du nazisme, Poutine a réussi à attirer à Moscou près de 50 alliés ou ex-adversaires de 1945, parmi lesquels les dirigeants des plus grandes puissances : le président américain George W. Bush, le Premier ministre japonais Koizumi, le président chinois Hu Jintao, le chancelier allemand Schröder, le Français Chirac, le Polonais Kwasniewski, l'Ukrainien Iouchtchenko, le Premier ministre indien Manmohan Singh, le Turc Erdogan... La liste est si impressionnante qu'elle devrait facilement faire oublier les quelques rebelles qui ont boudé l'invitation : le Britannique Blair, qui s'est prétendu surchargé après les législatives, les présidents lituanien et estonien, pour qui la victoire de l'armée Rouge évoque surtout un demi-siècle de colonisation, ou le Géorgien Saakachvili, qui aurait voulu une promesse de retrait des troupes