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Libération

Coup de dent contre le président turkmène

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Culte de la personnalité et violations des droits de l'homme épinglés par Amnesty.
publié le 11 mai 2005 à 2h07

Le président de cette ancienne République soviétique d'Asie centrale avait manifesté son dédain à l'égard des dents en or, très prisées dans cette partie du monde. Résultat, les étudiants de l'université d'agriculture devant lesquels il s'était exprimé durent le lendemain montrer leur dentition à leurs enseignants et faire remplacer leurs couronnes en or par des couronnes blanches. L'anecdote, relatée dans le dernier rapport d'Amnesty International sur les violations des droits de l'homme au Turkménistan, peut prêter à sourire. Elle illustre l'ampleur du culte de la personnalité que le président à vie Saparmourat Niazov a imposé à son pays, considéré par le Parlement européen comme «une des pires dictatures au monde».

Répression. La connaissance du Rukhnama, ou Livre de l'âme, écrit par le Président, est obligatoire pour l'accès à l'université et cohabite avec le Coran dans les mosquées. Les fonctionnaires doivent pouvoir en réciter par coeur des passages tout comme les prisonniers, sous peine de punitions en cas d'oubli, rapporte Amnesty. dans ce rapport de 35 pages diffusé mercredi, l'organisation humanitaire se penche sur la «répression de la dissidence et des libertés religieuses» dans ce pays où «la société civile ne peut pas fonctionner publiquement» et où «les partis politiques indépendants n'existent pas».

La répression s'est accentuée depuis une mystérieuse tentative d'attentat contre le président Niazov en novembre 2002 à la suite de laquelle 59 personnes ont été con