Bogota de notre correspondant
La politique antidrogue des Etats-Unis a des ratés en Colombie. Les dernières estimations du gouvernement américain parlent d'une stagnation, l'an dernier, des superficies de coca plante base de la cocaïne malgré une campagne de fumigation sans précédent dans le pays andin, premier producteur mondial de cocaïne. Selon les calculs officiels, les avions de la police colombienne ont couvert d'herbicide, en 2004, presque 140 000 hectares de coca, dans le cadre du «plan Colombie», en grande partie financé par Washington. Tous les jours, le même spectacle s'est répété : appuyés par des hélicoptères de combat, les pilotes ont lâché leurs nuages d'herbicide, pour ne laisser derrière eux que des parcelles noircies.
Pourtant, la campagne, après des années de fumigation, n'a permis que de limiter les dégâts : selon les observations de la CIA, il y avait, fin 2004, 114 000 hectares de coca, soit... autant que douze mois plus tôt. Les paysans auraient replanté aussi vite que les avions aspergeaient leurs champs. Les analystes attribuent le résultat à de nouvelles espèces longtemps ignorées. Certaines poussent à l'abri des arbres et des survols aériens, d'autres plus robustes résisteraient au passage de l'herbicide. Enfin, l'ONU a détecté une multiplication «des petites parcelles», moins facilement repérables.
Baisse de productivité. Le gouvernement colombien n'a pas réagi pour l'instant, préférant attendre l'estimation annuelle des Nations unies jusqu'ici