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Libération

Le «dégel» entre Pékin et Taiwan se poursuit

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Tapis rouge en Chine pour un leader de l'opposition taïwanaise, non indépendantiste.
publié le 13 mai 2005 à 2h10

Pékin de notre correspondant

«Le monde entier voit un rayon d'espoir dans cette région...» Au Palais du peuple de Pékin, hier, nouvelle cérémonie symbolique entre le Parti communiste chinois et une personnalité politique venue de Taiwan : cette fois, le numéro 1 chinois, Hu Jintao, recevait James Soong, vieux routier du Kuomintang, l'ennemi historique des communistes, devenu chef d'un petit parti d'opposition sur l'île. Sourires, flashes, télé en direct, propos optimistes de part et d'autre : la médiatisation dépasse de loin la portée de l'événement.

Fibre patriotique. L'opération de charme a commencé début mai avec la visite de Lien Chan, président du Kuomintang, première formation d'opposition au chef de l'Etat «indépendantiste» de Taiwan, Chen Shui-bian. Elle se poursuit donc avec James Soong, qui, comme Lien Chan, est allé se recueillir au mausolée de Sun Yatsen, le «père» de la République chinoise, à Nankin, et a fait vibrer la fibre patriotique de tous les Chinois. Pékin leur déroule le tapis rouge, avec une émission spéciale à la télévision tous les soirs. Lien et Soong ont tous deux eu droit à la retransmission en direct de leurs discours devant des étudiants, et le moindre de leurs mouvements a été suivi par des journalistes dûment mandatés par le PCC.

Dans l'opinion chinoise, plutôt habituée à voir les hommes politiques taïwanais vilipendés, l'impact psychologique est réel, permettant d'humaniser l'«ennemi», et même de permettre à de nombreux Chinois de prendre la mes