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Libération

L'Ethiopie à tout petits pas vers la démocratie

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Le Premier ministre sortant devrait être réélu sans mal.
publié le 16 mai 2005 à 2h11

Pour acheminer les bulletins de vote jusque dans les coins les plus reculés du pays, la Commission électorale dispose de 65 ânes, 38 dromadaires, 20 chevaux et 10 mulets. Ce n'est pas une mince affaire que d'organiser des élections législatives comme celles d'hier dans cet immense pays qu'est l'Ethiopie, grand comme deux fois la France et pauvre comme Job. Le revenu annuel moyen y est de 80 euros par habitant, le PIB de 6 milliards d'euros seulement... pour 70 millions d'habitants, c'est-à-dire le deuxième pays d'Afrique par sa population.

Observateurs. Pour la troisième fois depuis 1991, Zenawi, 50 ans, remet son mandat de Premier ministre en jeu, sans risque de le perdre tant son parti, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien, domine la scène politique, avec 481 sièges sur 547 dans le Parlement sortant. Pourtant, pour la première fois dans ce pays très fermé et brièvement colonisé par l'Italie de 1936 à 1941, quelque 300 observateurs internationaux assistent au scrutin. Une présence essentielle pour le pouvoir qui dépend de l'aide internationale : 40 % du budget de l'Etat est alimenté par les bailleurs de fonds et 9 millions d'habitants ont besoin d'une aide alimentaire.

Face à l'omnipotent parti au pouvoir, la Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD), la principale formation d'opposition, devrait effectuer une percée grâce à une astucieuse campagne menée avec les moyens du bord, notamment les textos. Le dernier meeting de la CUD, à Addis-Abeba, a rass