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Libération

Les amis russes de Saddam Hussein

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Poutine et Jirinovski auraient bénéficié des largesses du dictateur.
publié le 16 mai 2005 à 2h11

Washington de notre correspondant

Plutôt que de publier un gros rapport fourre-tout, la commission sénatoriale américaine qui enquête sur le scandale «Pétrole contre nourriture» (1) juge visiblement plus efficace de cibler les «amis de Saddam Hussein» un par un. Après avoir placé dans sa mire Charles Pasqua et le parlementaire britannique George Galloway, la commission s'en prend aujourd'hui aux Russes. Dans deux rapports, qui doivent être rendus publics ce matin, la Commission dénonce les «bénéfices» reçus d'une part, par le Conseil présidentiel de Vladimir Poutine, d'autre part, par le politicien ultranationaliste Vladimir Jirinovski.

Cherchant à mettre fin à l'embargo contre son pays, Saddam Hussein a mis en place, à la fin des années 90, un vaste système de corruption, destiné à influencer les pays du Conseil de sécurité de l'ONU. Dans le cas de la Russie, il avait visiblement décidé d'arroser directement l'entourage de Poutine. L'homme qui est au coeur du scandale, à lire les documents irakiens cités par le rapport sénatorial, s'appelle Alexandre Volochine. A l'époque, ce survivant de l'équipe Eltsine était le chef de l'administration présidentielle, ce qui correspond au troisième poste de l'exécutif russe, après ceux de Président et de Premier ministre. Il a été limogé en novembre 2003, au moment du scandale Ioukos. Les montages financiers décrits par la commission d'enquête sénatoriale ont été ciselés avec l'aide d'une société texane, Bay Oil, dont le patron David Chalm