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Libération

Tony Blair s'engouffre dans le tout-sécuritaire

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publié le 18 mai 2005 à 2h13

Londres de notre correspondante

Le rituel est immuable. La session parlementaire britannique s'ouvre avec un discours de la reine, qui, sage, concentrée et impartiale, lit devant la Chambre des lords ce que «son» gouvernement a prévu de faire et le discours que lui a rédigé Downing Street. L'exercice, formel, a eu lieu hier. Tony Blair peut, lui, en revanche, s'attendre à moins de routine et de stabilité pour son troisième mandat. Réélu le 5 mai, le Premier ministre britannique va devoir gouverner dans des conditions nettement moins confortables que celles qu'il a connues en 1997 et en 2001. Sa majorité a été rognée d'une centaine de députés. Et elle compte une soixantaine de rebelles.

Le programme de travail envisagé par le leader travailliste est assez gigantesque. Quelque 45 lois devront être mises en chantier d'ici à novembre 2006. Réforme et modernisation des services publics, accommodées avec une sauce d'inspiration libérale ; lutte accrue conte la délinquance et les yobs, les mauvais garçons, au nom du «respect», cette nouvelle valeur-étiquette de la troisième ère blairiste ; poursuite de la lutte antiterroriste et coup de vis pour l'immigration : le catalogue n'est pas vraiment nouveau dans sa philosophie, sauf qu'un certain nombre de projets sont contestés par la gauche du Labour et que Tony Blair sera plus que par le passé à la merci de changements d'alliances ou de complots internes.

Au lendemain de son élection, les râleurs avaient donné de la voix, les plus audacie