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Portrait

Los Angeles s'offre un maire latino

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Le démocrate Villaraigosa, 52 ans, fils d'immigrés mexicains pauvres, a été élu mardi soir.
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publié le 19 mai 2005 à 2h14

Washington de notre correspondant

«Astar is born», ou plutôt, «Ha nacido una estrella». Unanime, la presse américaine promettait hier un grand destin au démocrate Antonio Villaraigosa, porté mardi soir à la mairie de Los Angeles par un raz de marée électoral. Villaraigosa, 52 ans, est le premier hispanique à prendre les rênes de la plus grande ville de la côte Ouest, au moins depuis 1872, l'époque des pionniers.

Charisme. Certains commentateurs voient déjà en lui un nouveau Clinton, version latino. Il partage avec l'ancien président une enfance difficile, un charisme naturel, quelques affaires d'adultère, une solide ambition. Mais, s'il est aussi séduisant que Clinton, Villaraigosa est plus à gauche, et plus mauvais garçon. Il est né dans le barrio (quartier hispanique), a souffert d'un père alcoolique et violent, a été viré du lycée. C'est probablement le seul homme politique de ce niveau qui se soit fait un jour tatouer sur le bras «Born to raise hell» («Né pour foutre le feu»). «J'ai tout essayé : boire, me droguer, et même être condamné pour violences», déclarait-il, dans un large sourire, à Libération, lors de sa première candidature à la mairie, en 2000 (1).

Poussé par sa mère et par un prof intelligent, il a fini par revenir dans le droit chemin scolaire et a décroché un diplôme de droit à l'université de Californie de Los Angeles (UCLA). Il s'est fait élire en 1994 à l'Assemblée de Californie.

Scandales. Pour la communauté hispanique, l'élection de Villaraigosa est la pr