La Bolivie retombe dans une instabilité qui devient chronique depuis plusieurs mois. La loi sur les hydrocarbures promulguée mardi par le Congrès pourrait replonger le pays dans un cycle de manifestations qui ne cessent de le paralyser. Déjà, en octobre 2003, des manifestations contre l'exploitation des réserves de gaz naturel avaient provoqué, après une sanglante répression policière, la démission et la fuite du président Sánchez de Losada.
Impôts. La loi adoptée mardi augmente les impôts pour les multinationales qui exploitent les énormes réserves de gaz naturel du pays, mais laisse sur leur faim les puissants mouvements et partis d'extrême gauche, dont certains réclament la nationalisation pure et simple de ces entreprises. A El Alto la banlieue pauvre de la capitale administrative, La Paz , les organisations les plus radicales menacent de bloquer à nouveau le pays (lire aussi pages 38-39).
La loi ne satisfait personne, comme si la découverte des immenses gisements de gaz naturel, au milieu des années 90, était devenue une malédiction. Le président, l'historien Carlos Mesa, un indépendant qui a remplacé Gonzalo Sánchez de Losada au pied levé en 2003, l'a qualifiée de «loi suicide», «qui n'est pas viable» parce qu'elle risque de faire fuir les investisseurs. Ces entreprises (la brésilienne Petrobras, la française Total, l'espagnole Repsol...) représentent un quart de la croissance économique du pays. Cette loi «va sûrement [...] diminuer l'expansion des investissements de