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Interview

Nayef Hawatmeh : «Ne pas renouer avec le système Arafat»

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Nayef Hawatmeh, chef du FDLP en exil en Syrie, analyse la situation palestinienne :
publié le 20 mai 2005 à 2h15

Nayef Hawatmeh dirige à partir de Damas le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), l'aile gauche de l'OLP qu'il a fondée en 1969. Malgré son soutien au processus de paix, il est l'une des dernières grandes figures palestiniennes encore en exil, et pourrait bientôt avoir à chercher une nouvelle terre d'accueil. Les Etats-Unis font pression sur le régime syrien pour qu'il chasse les organisations palestiniennes radicales basées sur son sol. Une mesure qui, selon le chef du FDLP, n'aura pas d'effet.

Craignez-vous une expulsion ?

Cette décision appartient à la Syrie. Pour nous, cela ne changera rien. La majorité des membres de notre comité central et de notre bureau politique se trouvent déjà dans les territoires occupés. Même si nous quittons Damas, nous resterons implantés dans les camps de réfugiés, en Syrie ou ailleurs. Actuellement, j'habite surtout Amman.

Et pour les autres mouvements palestiniens ?

D'autres pays sont prêts à les accueillir. Les islamistes, par exemple, pourront aller en Arabie Saoudite ou au Qatar. Ils font déjà des allers et retours entre le Golfe et la Syrie.

Votre retour en Palestine est-il envisageable ?

Je suis prêt à rentrer chez moi dès demain. Mais les dirigeants israéliens me l'interdisent alors qu'ils savent que, depuis 1969, nous appelons à une paix globale entre les deux peuples. En 1999, le Premier ministre (travailliste) Ehud Barak avait autorisé mon retour, mais a reculé sous la pression de sa droite.

Que pensez-vous de la façon de gouverner du président palestinien Mahmoud Abbas ?

Je le connais depuis vingt ans. Nous étions amis. Nous le sommes toujours et maintenons des contacts réguliers. Sur le plan politique, il est réellem