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Libération

Cuba expulse les invités de la dissidence

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Elus et journalistes européens venaient à un congrès de l'opposition.
publié le 21 mai 2005 à 2h15

Fidel Castro n'aime pas les témoins gênants. Alors qu'une partie de la dissidence au régime ouvrait, vendredi à La Havane, un «congrès» de deux jours pour fédérer l'opposition à la dictature, Cuba a expulsé plusieurs parlementaires et journalistes européens invités à cette réunion exceptionnelle.

Deux reporters polonais ont été interpellés à leur hôtel dans la nuit de jeudi à vendredi. «Nous avons été conduits de l'hôtel à une maison d'arrêt. Nous serons probablement expulsés», a eu le temps d'indiquer l'un d'entre eux dans un message texto à la rédaction d'une télévision polonaise. Quelques heures plus tard, les autorités cubaines renvoyaient un député allemand ainsi que le sénateur tchèque Karel Schwarzenberg, conseiller de l'ex-président Vaclav Havel. Vendredi soir, le ministère des Affaires étrangères italien annonçait que l'envoyé spécial du Corriere della Sera avait été interpellé à La Havane. Mardi déjà, les services cubains de l'immigration avaient refoulé deux eurodéputés polonais.

A l'initiative de l'Assemblée pour la promotion de la société civile, dirigée notamment par l'économiste libérale Marta Beatriz Roque ­ arrêtée lors de la vague de répression d'avril 2003, puis relâchée en novembre pour raisons de santé ­, le «congrès de l'opposition» doit réunir plusieurs centaines de dissidents, pour tenter de fédérer une opposition morcelée. Mais une des principales branches de la dissidence, le Mouvement chrétien libération (MCL, démocrate-chrétien) d'Oswaldo Paya, a dé