Fidel Castro n'aime pas les témoins gênants. Alors qu'une partie de la dissidence au régime ouvrait, vendredi à La Havane, un «congrès» de deux jours pour fédérer l'opposition à la dictature, Cuba a expulsé plusieurs parlementaires et journalistes européens invités à cette réunion exceptionnelle.
Deux reporters polonais ont été interpellés à leur hôtel dans la nuit de jeudi à vendredi. «Nous avons été conduits de l'hôtel à une maison d'arrêt. Nous serons probablement expulsés», a eu le temps d'indiquer l'un d'entre eux dans un message texto à la rédaction d'une télévision polonaise. Quelques heures plus tard, les autorités cubaines renvoyaient un député allemand ainsi que le sénateur tchèque Karel Schwarzenberg, conseiller de l'ex-président Vaclav Havel. Vendredi soir, le ministère des Affaires étrangères italien annonçait que l'envoyé spécial du Corriere della Sera avait été interpellé à La Havane. Mardi déjà, les services cubains de l'immigration avaient refoulé deux eurodéputés polonais.
A l'initiative de l'Assemblée pour la promotion de la société civile, dirigée notamment par l'économiste libérale Marta Beatriz Roque arrêtée lors de la vague de répression d'avril 2003, puis relâchée en novembre pour raisons de santé , le «congrès de l'opposition» doit réunir plusieurs centaines de dissidents, pour tenter de fédérer une opposition morcelée. Mais une des principales branches de la dissidence, le Mouvement chrétien libération (MCL, démocrate-chrétien) d'Oswaldo Paya, a dé