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Libération

Le Pentagone face à une litanie de sévices

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publié le 21 mai 2005 à 2h15

Washington de notre correspondant

Des prisonniers frappés dans les parties génitales, contraints d'attraper des capsules de bouteille dans des cuves remplies d'excréments ou forcés à embrasser les bottes de leurs interrogateurs. Deux détenus frappés jusqu'à la mort, dont l'un est visiblement un quidam innocent. Le rapport d'enquête confidentiel, dont le New York Times a commencé à publier le contenu, vendredi (lire ci-dessous), présente le récit minutieux et sordide des sévices infligés à des détenus, en 2002 dans la prison militaire américaine de Bagram, au nord de Kaboul (Afghanistan). Le document décrit des jeunes soldats, mal entraînés, se livrant à des abus répétés. Et vient embarrasser un peu plus Washington, déjà aux prises avec la rumeur de la profanation du Coran dans ses geôles. De l'enquête du New York Times, il ressort que le commandement militaire en Afghanistan a masqué ces exactions et a menti en présentant les meurtres des deux Afghans comme des «décès naturels».

Enquête. La publication, en une du quotidien britannique Sun, d'une photo de Saddam Hussein en slip (voir page suivante) est venue accroître l'embarras officiel. Le quotidien affirme qu'elle lui a été remise, ainsi que quelques autres, «par des sources militaires américaines» qui désiraient «porter un coup à la résistance en Irak». La convention de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre oblige les pays à «protéger en tout temps leurs prisonniers [...] contre les insultes et la curiosité pub