New Delhi de notre correspondant
Six sur dix, peut mieux faire. Voici le modeste score que s'est attribué le Premier ministre indien, Manmohan Singh, pour qualifier sa première année au pouvoir. Modeste mais réaliste, car vu les attentes qu'avait soulevées la victoire surprise du Congrès aux élections, l'an dernier, le bilan est maigre. Dans l'opposition depuis huit ans, le plus ancien des partis indiens s'était fait élire in extremis en promettant de mieux redistribuer la croissance économique dans les campagnes, qui abritent toujours les deux tiers du milliard d'Indiens.
Emiettement. Un an plus tard, les grands projets sont toujours dans les cartons. Pièce maîtresse des promesses électorales, le programme de garantie d'emploi rural, qui doit fournir au moins cent jours de travail par an aux plus défavorisés, reste coincé au Parlement. Et Manmohan Singh a beau avoir débloqué 31 milliards d'euros sur quatre ans, la semaine dernière, pour un autre programme destiné aux infrastructures rurales, beaucoup n'y voient qu'une tentative de rattrapage à la veille de l'anniversaire des élections. Pour le reste, le gouvernement n'a fait que créer des comités d'études divers et variés plus d'une centaine à ce jour.
Alors qu'il a toujours régné seul lorsqu'il était au pouvoir par le passé, le Congrès fait aujourd'hui les frais de l'émiettement de la scène politique indienne. Baptisée Alliance unifiée progressiste (UPA), sa coalition compte une quinzaine de petits partis régionaux et dépen