Berlin de notre correspondante
Personne ne s'attendait à un tel séisme. Après trente-neuf ans de règne, le parti du chancelier Gerhard Schröder a perdu hier son vieux bastion de Rhénanie-du-Nord-Westphalie aux élections du Parlement régional. L'opposition chrétienne-démocrate (CDU) l'a emporté avec une large majorité de 45,9 % des voix contre 37 % pour le Parti social-démocrate (SPD). La défaite est historique, ses conséquences sur la politique fédérale aussi.
«Mon devoir». Gerhard Schröder a aussitôt lancé l'idée d'élections législatives anticipées à l'automne 2005 au lieu d'attendre, comme prévu, septembre 2006. Du jamais vu en Allemagne. Cette «amère défaite remet en question la capacité d'action du gouvernement», a-t-il estimé, la mine grave. «Jusqu'à ce que les réformes aient des conséquences positives sur les conditions de vie concrètes de tous les habitants dans notre pays, il faut du temps, a continué le chancelier. Pour la poursuite des réformes, je considère qu'un clair appui de la majorité des Allemands est requis. C'est pourquoi, je considère (...) comme mon devoir (...) d'ouvrir la voie à une nouvelle élection du Bundestag (...) pour l'automne de cette année.» L'affaire a visiblement été préparée de longue date, puisque le secrétaire général du SPD a précisé hier que cette hypothèse avait été «étudiée sur le plan constitutionnel».
Pour les analystes, «le chancelier Schröder veut à la fois mobiliser son parti avant qu'il ne soit totalement décomposé et défier la CDU