Bucarest de notre correspondant
A la descente de l'avion Hercules, sur le tarmac de l'aéroport militaire d'Otopeniqui, Marie Jeanne Ion, Sorin Miscoci et Ovidiu Ohanesian se sont jetés dans les bras de leurs familles, avant d'être accueillis par le président Traian Basescu. «Ils sont un peu amaigris, mais ils ont l'air en forme», témoigne un proche. La mère de Marie Jeanne Ion ne peut retenir ses larmes : «Ma fille va bien, c'est tout ce qui compte.» Celle d'Ovidiu Ohanesian, le journaliste de Romania Libera, est inquiète : «Mon fils est très pâle. J'ai l'impression qu'il est malade.» Les trois ex-otages ont lancé des signes de joie à leurs confrères avant de s'engouffrer dans un hangar militaire.
«C'est un peu frustrant de ne pas avoir pu leur parler, mais comme nous avons déjà attendu 55 jours, nous pouvons patienter encore un peu», lance un confrère. Selon des sources proches de la présidence, cette «quarantaine» pourrait durer plusieurs jours au cours desquels les journalistes vont être soumis à un contrôle médical, et surtout débriefés par les services secrets.
Leur guide américain d'origine irakienne, Muhamad Munaf, enlevé en même temps qu'eux, est resté à Bagdad. Selon l'ambassade américaine à Bucarest, les enquêteurs américains en Irak estiment qu'il détient des informations concernant une menace imminente à l'encontre des forces multinationales. Par ailleurs, selon le quotidien Evenimentul Zilei, il pourrait avoir des problèmes s'il rentrait en Roumanie. Homme d'affair