Menu
Libération

Le «mal absolu» revient hanter l'Italie

Article réservé aux abonnés
par
publié le 24 mai 2005 à 2h18

Rome de notre correspondant

«Je les ai tuées parce qu'elles étaient collantes et oppressantes.» Une nouvelle fois, Angelo Izzo est passé aux aveux. Depuis 1975, toute l'Italie le désigne comme le «monstre du Circeo» pour l'assassinat, dans des circonstances effroyables, d'une jeune fille. Trente ans après avoir été condamné à la perpétuité, mais bénéficiant d'un régime de semi-liberté, il a admis jeudi avoir tué Maria Carmela Limucciano, la femme d'un parrain repenti, et sa fille Valentina, âgée de 14 ans. La police a découvert leurs corps jetés dans des sacs en plastique noir, les mains menottées et les pieds liés, dans une villa près de Campobasso, en Molise, dans le centre du pays. Les deux victimes ont sans doute été enterrées vivantes à l'arrière de la bâtisse. L'adolescente était nue, mais les enquêteurs excluent a priori toute violence sexuelle. Ce double homicide a provoqué un émoi considérable. Pour une large partie de l'opinion publique, Angelo Izzo est, selon l'expression de l'intellectuelle Miriam Mafai, «le mal absolu».

Orgie. Toute l'Italie a encore en mémoire la tragédie de 1975. Jeune militant néofasciste issu des beaux quartiers de Rome, l'étudiant en médecine Angelo Izzo avait été arrêté avec deux autres fils de la bonne bourgeoisie de la capitale, Andrea Ghira et Gianni Guido. Après avoir rencontré par hasard Maria Rosaria Lopez et Donatella Colasanti, deux jeunes femmes provenant de la banlieue défavorisée de la ville, les trois activistes d'extrême droite