Les ex-communistes ont repris le dessus en Mongolie. Un an après des élections législatives marquées par une division de l'électorat en deux blocs égaux les libéraux et les ex-communistes ces derniers ont enregistré une victoire sans appel à la présidentielle de dimanche : l'ancien Premier ministre, Nambar Enkhbayar, a été élu dès le premier tour avec 53 % des voix, contre 20 % au libéral Mendsaikhan Enkhsaikhan.
Agé de 47 ans et formé en Union soviétique, Nambar Enkhbayar, membre du Parti populaire révolutionnaire mongol (MRPR, ex-communiste), succédera à Natsagiin Bagabandi, lui aussi issu du MRPR, mais qui avait pris ses distances avec son parti lors de la grave crise politique qui avait suivi le scrutin législatif. Après des mois de tergiversations, les deux grands blocs politiques du pays avaient formé un gouvernement de coalition. Un équilibre instable qui n'avait tenu que quelques mois : l'hiver dernier, une partie des élus libéraux est passée avec armes et bagages dans le camp d'en face.
Ce coup de théâtre dans la jeune démocratie mongole n'a pas été du goût de certains électeurs, qui ont tenté de lancer en février un «mouvement des citoyens pour une société saine», à l'image de la révolution orange ukrainienne : malgré le froid, des dizaines, parfois des centaines d'entre eux ont manifesté chaque jour, une écharpe jaune autour du cou, devant le Parlement pour dénoncer la corruption des élus. S'en prenant en particulier à Enkhbayar, accusé d'être un nouveau «Stalin