L'engrenage fatal se déroule en trois actes. Il débute quatre jours avant le sommet de l'Union du Maghreb arabe (Uma), qui devait réunir Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie aujourd'hui à Tripoli pour la première fois depuis... onze ans. Samedi, le chef de l'Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, réaffirme son «soutien» au Front Polisario financé, armé et abrité par son pays, et qui dispute le Sahara occidental au Maroc depuis trente ans. Il s'agit, précise-t-il, d'aider les Sahraouis «ainsi que tous les peuples à recouvrer liberté et indépendance». Dans la foulée, le chef du Polisario affirme ne pas exclure une reprise de la guerre contre le Maroc pour arracher cette indépendance dont Rabat ne veut pas entendre parler.
Rapprochement. Deuxième acte : quarante-huit heures avant le sommet, Rabat «déplore vivement» l'attitude algérienne, puis annonce que le roi Mohammed VI ne se rendra pas «personnellement» en Libye. Le Maroc tombe de haut : il avait voulu voir un signe de rapprochement avec l'Algérie dans les récents tête-à-tête entre M6 et Bouteflika lors du dernier sommet arabe à Alger. Troisième acte : la Mauritanie annonce le report sine die du sommet réuni une seule fois depuis la création de l'Uma en 1989 en attendant que les «idées mûrissent et qu'une réunion sans problème puisse se tenir».
M6 piégé. La suite est pure routine : la presse marocaine accuse Alger d'avoir «saboté» l'Uma et voit dans la décision du roi une «riposte à la provocation algérienne», tan