Washington de notre correspondant
La photo s'étale à la une des journaux : le président Bush serre contre lui un nouveau-né, en retrait, le sourire d'une femme blonde aux dents blanches, la mère. Le bébé est né d'un embryon congelé, «adopté» par un couple stérile. Bush a mis en scène cette image, mardi, en réponse à la Chambre des représentants, qui l'a défié le même jour en votant une loi visant à accélérer la recherche sur les cellules souches embryonnaires. «Les enfants qui sont ici aujourd'hui nous rappellent ce qu'est un embryon congelé.», a déclaré le Président, en recevant des familles et leurs bambins issus d'éprouvettes : «Cette loi nous ferait franchir une ligne éthique critique, ce serait une grande erreur.»
Déjà au coeur de la présidentielle, l'an dernier, le débat sur les «cellules souches» a donc redémarré. Au terme d'un débat chargé d'émotion, la loi controversée a été adoptée par la Chambre des représentants, par 238 voix contre 194. Elle autorise le gouvernement à financer la recherche sur des embryons stockés dans des cliniques de traitement de la fertilité, lorsque les parents ont certifié qu'ils comptaient de toute façon les détruire. La recherche médicale attend beaucoup des cellules souches tirées d'embryons : elles ont la capacité de se développer et se muer en n'importe quel tissu humain, ce qui permet d'envisager des traitements spectaculaires à de nombreuses maladies. Seul hic, cela passe par la destruction des embryons initiaux. Les militants chrétie