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Libération

Le Caire fait voter et donner du bâton

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Des opposants matraqués hier lors du référendum qui a peu mobilisé les Egyptiens.
publié le 26 mai 2005 à 2h20

Le Caire de notre correspondante

Matraqué à l'estomac, l'homme se plie en deux avant de s'écrouler, assommé à coup de portraits de Hosni Moubarak. Sans intervenir, les policiers observent la scène, tout en ouvrant le passage à d'autres nervis du Parti national démocratique (PND), venus prêter main forte aux partisans du président égyptien pour défier l'opposition qui manifestait hier sur les marches du Syndicat des journalistes. «C'est ça, votre démocratie, monsieur le Président ? Nous refusons ça, nous voulons la vraie démocratie.», hurle un homme au-dessus de la mêlée, un autocollant Kifaya ! («ça suffit», ndlr) plaqué sur la poitrine. A l'image de l'ensemble de l'opposition, le mouvement civil Kifaya, qui refuse un cinquième mandat du raïs, avait appelé à boycotter le référendum d'hier. Présenté comme révolutionnaire par le pouvoir égyptien, ce scrutin devrait entériner l'amendement constitutionnel ouvrant la porte, pour la première fois, à des candidatures multiples à l'élection présidentielle, en septembre. En pratique, seuls les candidats adoubés par le pouvoir seront en fait autorisés à se présenter contre Moubarak. Pour dénoncer ce «simulacre de démocratie», les militants de Kifaya ont tenté de manifester hier. Des rassemblements très violemment réprimés et conclus par plus d'une dizaine d'arrestations. De quoi assombrir une atmosphère déjà plombée par plus de 800 arrestations ces dernières semaines parmi les Frères musulmans, dont plusieurs leaders.

A la sortie du bur