Il ne faut pas désespérer du pré carré. Malgré la Côte-d'Ivoire, malgré le Togo, il existe encore des anciennes colonies françaises d'Afrique qui ne réservent pas que des mauvaises surprises. Pour une fois, tout s'est passé comme prévu en République centrafricaine : François Bozizé, soutenu par Paris, a été élu sans coup férir avec près de 65 % des voix face à l'ex-Premier ministre Martin Ziguélé, selon les résultats du second tour de la présidentielle annoncés officiellement mardi. Le général-président sortant fait coup double en remportant 42 des 105 sièges de l'Assemblée nationale.
Détesté. Ainsi prend fin la «transition consensuelle» mise en place après le coup d'Etat du général Bozizé qui avait renversé le président Ange-Félix Patassé, unanimement détesté, le 15 mars 2003. Maintenant, reste à Bozizé à appliquer le nom que s'est donné son propre parti, la Convergence nationale Kwa na kwa, ce qui signifie en langue sango «le travail rien que le travail». Parce qu'il y en a, du travail. Si la Centrafrique, habituée aux coups d'Etat, a pour une fois tenu des élections exemplaires, elle est aussi un exemple de tous les maux que l'Afrique subsaharienne peut concentrer : Etat déliquescent, fonctionnaires impayés depuis des mois, enfants déscolarisés, chômage, sida, ressources pillées, règne des milices, etc.
François Bozizé, 58 ans, s'il se présente comme l'homme providentiel, n'est pas un nouveau venu dans la politique centrafricaine. Nommé général de brigade en 1978, à 32 ans