Après l'Afghanistan, le Soudan. L'Otan élargit une nouvelle fois son champ d'action bien au-delà de l'Europe, où elle est restée confinée pendant plus d'un demi-siècle. Dans la crise du Darfour, cette province soudanaise ravagée par la guerre civile, l'Otan s'est imposée hier comme un acteur important, en participant à la conférence des bailleurs de fonds d'Addis-Abeba (Ethiopie). Une première.
L'Union africaine (UA) cherche à renforcer les moyens de l'Amis (African Union Mission in Sudan), sa force de paix dans le Darfour, en faisant passer ses effectifs de 2 700 soldats à 7 700 d'ici à fin septembre. Si les pays africains ont les troupes nécessaires, ils n'ont guère les moyens de les équiper, de les transporter ou de les soutenir. D'où l'appel à la communauté internationale. Et une habile mise en concurrence des bailleurs de fonds, en particulier l'Otan et l'Union européenne. Celle-ci a d'ailleurs promis hier une série d'aides, sans aller jusqu'à lancer une opération militaire, comme en Ituri (république démocratique du Congo), en 2003.
Mais l'Otan n'est pas en reste. «On a l'intention d'assister l'Union africaine au Darfour», a affirmé hier son secrétaire général Jaap de Hoop Scheffer. L'Otan, comme l'Union européenne d'ailleurs, n'enverra pas des troupes ce que refuse catégoriquement le Soudan mais fournira une aide aux pays africains en matière de transport, de formation ou d'assistance. «Tout cela sera coordonné par l'Otan», a-t-il précisé. Au siège de l'organisation