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Libération

Au Darfour, surenchère militaire entre l'Otan et l'UE

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publié le 27 mai 2005 à 2h20

Après l'Afghanistan, le Soudan. L'Otan élargit une nouvelle fois son champ d'action bien au-delà de l'Europe, où elle est restée confinée pendant plus d'un demi-siècle. Dans la crise du Darfour, cette province soudanaise ravagée par la guerre civile, l'Otan s'est imposée hier comme un acteur important, en participant à la conférence des bailleurs de fonds d'Addis-Abeba (Ethiopie). Une première.

L'Union africaine (UA) cherche à renforcer les moyens de l'Amis (African Union Mission in Sudan), sa force de paix dans le Darfour, en faisant passer ses effectifs de 2 700 soldats à 7 700 d'ici à fin septembre. Si les pays africains ont les troupes nécessaires, ils n'ont guère les moyens de les équiper, de les transporter ou de les soutenir. D'où l'appel à la communauté internationale. Et une habile mise en concurrence des bailleurs de fonds, en particulier l'Otan et l'Union européenne. Celle-ci a d'ailleurs promis hier une série d'aides, sans aller jusqu'à lancer une opération militaire, comme en Ituri (république démocratique du Congo), en 2003.

Mais l'Otan n'est pas en reste. «On a l'intention d'assister l'Union africaine au Darfour», a affirmé hier son secrétaire général Jaap de Hoop Scheffer. L'Otan, comme l'Union européenne d'ailleurs, n'enverra pas des troupes ­ ce que refuse catégoriquement le Soudan ­ mais fournira une aide aux pays africains en matière de transport, de formation ou d'assistance. «Tout cela sera coordonné par l'Otan», a-t-il précisé. Au siège de l'organisation