La conférence sur le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) devait s'achever vendredi soir à l'ONU sur un échec. Au terme d'un mois de travaux, les 188 pays participants ne sont parvenus à aucun accord sur de nouveaux moyens d'empêcher la dissémination d'armes atomiques. «Je regrette que la conférence n'ait pas abouti à un consensus», a déploré son président, le diplomate brésilien Sergio Duarte, lors d'une séance plénière.
Cet échec intervient alors que les inquiétudes de la communauté internationale ne cessent de croître autour des programmes nucléaires nord-coréen et iranien. «Cette conférence est une monumentale occasion manquée», a déclaré Daryl Kimball, membre de l'Arms Control Association, un groupe de réflexion américain. «Le spectre des armes nucléaires en Corée du Nord et en Israël, l'hostilité américaine à l'encontre du principe de désarmement et la menace imminente d'une reprise des essais nucléaires américains, la controverse sur l'Iran, et les inquiétudes à propos des programmes de production de plutonium utilisable dans les armes nucléaires par la France, le Japon et d'autres pays engagés dans le retraitement, ont tous joué un rôle dans l'échec collectif de la conférence», dénonce l'organisation Greenpeace.
Le pessimisme était de mise depuis l'ouverture des travaux, début mai. «Les deux premières semaines de la Conférence ont été marquées par l'incapacité des Etats à s'entendre sur un ordre du jour et un programme de travail», note Tiphaine de Champchesnel,