Berlin de notre correspondante
Elle était déjà la première femme présidente d'un grand parti allemand. Elle était aussi la première citoyenne de l'ex-RDA à s'imposer dans le parti plutôt macho des vieux chrétiens-démocrates (droite) de l'ancienne RFA. En septembre, elle sera peut-être la première «chancelière» allemande. Et aussi la plus jeune à obtenir cette consécration. Aujourd'hui en fin de matinée, Angela Merkel, 50 ans, doit être officiellement intronisée candidate à la chancellerie par son parti, la CDU, et par le parti frère bavarois, la CSU d'Edmund Stoiber.
Adversité. La mine épuisée par des mois de guérilla au sein de son parti, Angela Merkel paraît métamorphosée depuis que le chancelier Gerhard Schröder a annoncé, le 22 mai, des élections législatives anticipées pour septembre. La Mädchen (la «petite» en allemand) d'Helmut Kohl a troqué son visage crispé contre un sourire complice. «La femme qui venait du froid», titre cette semaine l'hebdomadaire Stern, qui consacre douze pages à l'ascension spectaculaire de la fille aînée d'un pasteur de l'ouest, émigré dans un village du Brandebourg (est) avant la construction du mur. De cette expérience, Angela apprendra à vivre dans l'adversité. Interdite d'enseignement en raison de ses liens avec l'Eglise, la physicienne atterrit à l'Académie des sciences de Berlin-Est.
En 1989, la chute du mur lui offre un tremplin politique. Impliquée dans les mouvements citoyens, elle dispose alors d'un passé sans tache. Helmut Kohl en fait