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Libération

«Je pensais que quelqu'un allait venir nous sauver tout de suite»

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publié le 31 mai 2005 à 2h23

Bucarest de notre correspondant

Ils sont installés tous les trois dans une petite chambre surchauffée et enfumée de Prima TV. «C'est pour ne pas perdre l'habitude», lance avec un sourire le cameraman, Sorin Miscoci. «L'habitude», ce sont les 51 jours passés dans un sous-sol de 10 mètres carrés lorsqu'ils étaient otages en Irak. «On nous a emmenés dans cet endroit le quatrième jour de notre détention, explique Ovidiu Ohanesian, le plafond n'était pas plus haut que 1,60 mètre. L'endroit était mal éclairé, il y avait seulement une petite fente d'où l'on pouvait voir une ampoule.»

Même si dix jours se sont écoulés depuis leur libération, Marie-Jeanne Ion, Sorin Miscoci et Ovidiu Ohanesian qui, pour la première fois décrivent prudemment leurs deux mois d'enfermement, portent encore les traces de leur détention. Tous les trois sont amaigris et pâles. Le 28 mars, les trois journalistes roumains et leur guide irakien, Mohamed Munaf, ont été enlevés dans une banlieue de Bagdad. Ils ont été libérés le 22 mai. Leur guide est resté à Bagdad, sous la «protection» des forces américaines, qui estiment que celui-ci «connaîtrait des détails sur une menace imminente d'attentat contre la coalition internationale». Pendant ce temps, le parquet de Bucarest a lancé un mandat d'arrêt soupçonnant Munaf d'être l'un des maîtres de l'enlèvement (Libération du 28 mai). «Je suis choquée d'apprendre cela !», s'exclame Marie-Jeanne. «Mohamed a été enlevé en même temps que nous, il a supporté les mêmes condi